“Changer le regard sur le handicap et accompagner les personnes déficientes visuelles sur le chemin de l’autonomie, c’est le défi que lance la Fondation I See ”
- Frédéric Storme -

Témoignage de Victor

Témoignage de Victor

Je m’appelle Victor, j’ai 18 ans et je suis originaire de la région liégeoise. En ce moment, je me prépare à un grand changement puisque je vais commencer des études de droit à Louvain-la-Neuve.

Je suis né avec un glaucome congénital aux deux yeux et c’est lors de mes études primaires que nous avons dû trouver les aides matérielles afin de pouvoir pallier à ma vision qui déclinait progressivement. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré l’équipe de l’asbl La Lumière qui a été très présente (et encore maintenant) dans la poursuite de mes études ainsi que dans le suivi psychologique. Étant suivi au CHU de Liège depuis que j’ai 17 jours, mon ophtalmologue, Dr N. COLLIGNON, voyant ma vue qui baissait, m’a dirigé vers le spécialiste du glaucome chez l’enfant à Londres qui suite à différentes opérations et traitements médicamenteux assez lourds, a pu stabiliser, pour le moment, le niveau de ma vision.

J’ai toujours été scolarisé dans l’enseignement ordinaire : en primaire, dans une petite école de village puis en secondaire à Liège. Depuis ma cinquième primaire, j’ai bénéficié en classe d’un accompagnement scolaire guidé par les logopèdes spécialisées de l’asbl La Lumière pour pouvoir suivre les cours comme tous les autres élèves.

Pour que ça fonctionne, j’ai appris à exprimer clairement mes besoins, à établir de bons contacts avec les professeurs tout en ayant de temps en temps des discussions franches. J’ai pris confiance en moi, j’ai appris à être diplomate, à parler en public et à avoir une certaine maturité dans les relations bien plus tôt qu’un autre jeune.

Le handicap m’a permis de rencontrer beaucoup de gens que je n’aurais sans doute jamais abordé autrement. Comme je ne reconnaissait pas toujours les gens dans le couloir ou dans la cour, j’allais vers tout le monde. Les personnes qui m’ont le plus aidé à compléter mes notes de cours, ne sont vraisemblablement pas les personnes vers qui j’aurais été directement, mais finalement, j’ai découvert des personnalités différentes et lié des amitiés inattendues.

C’est sur, je ne jouais pas au foot dans la cour, mais j’ai participé à tous les voyages scolaires, j’ai fait le mur comme les autres. Mon handicap n’a pas vraiment été un frein à mon intégration.

Le handicap, j’ai décidé de le prendre comme un avantage. La déficience visuelle pousse à travailler plus, tout prend plus de temps. Mais j’ai l’impression d’être plus motivé, d’avoir plus d’enthousiasme que les autres, car je dois me donner les moyens d’accéder à tout comme tout le monde et je suis d’autant plus motivé pour y arriver.

Pour préparer la rentrée à l’université, j’ai participé à deux semaines de cours préparatoires que j’ai pris sur mes vacances. Ce n’était pas évident mais finalement, je me suis bien amusé mais c’est clair que si je n’avais pas le handicap, je ne l’aurais pas fait...

Bien entendu j’ai eu la chance de naître du bon côté de la terre mais aussi dans la bonne famille. Mes parents ont toujours été disponibles pour moi et mes deux grands frères ne m’ont pas épargné ! J’ai beaucoup d’autodérision par rapport à mon handicap et je pense d’ailleurs que l’humour est l’une de nos meilleures armes.

Par contre, l’acceptation du handicap, c’est un travail au quotidien. J’ai pour ma part encore un problème d’acceptation de la canne blanche. Je l’ai toujours avec moi mais j’ai du mal à la sortir dépliée. Pourtant elle me donne de la sécurité. Ça va venir, il faut du temps pour accepter les changements.

Aujourd’hui je prépare ma rentrée à l’université et je me forme sur Mac à la Fondation I See. J’ai choisi Louvain parce que je pars d’une page blanche, sans étiquette et je pense que ça va me permettre d’ouvrir de nouveaux horizons.

De l’aide ou des infos?

contact@fondationisee.be
0475/22.22.02

Témoignage de Valentin

Témoignage de Valentin

Valentin a 16 ans. Devenu non-voyant à l’âge de 8 ans, il a dû faire face à cette situation en adaptant bon nombre de gestes de la vie (...)


Témoignage de Valentin